29 mars 2010 | "Catalogne rouge" de Nicolas Dronnikov
Nicolas Egorovitch Dronnikov, né dans un village de la région de Toula en 1930, a émigré de Russie en 1972. Il a vécu à Moscou de 1932 à 1972. A l’âge de 17 ans il entre à l’école de peinture 1905 qu’il ne termine qu’en 1957 à cause de son service militaire de 5 ans en Sibérie. Il étudie ensuite à l’Académie Sourikov des Beaux Arts de Moscou puis enseigne la peinture à l’Institut pédagogique de la capitale jusqu’à son départ à Paris. Il participe à Moscou au groupe de peintres informel, "Les classiques".
Installé dans son pavillon d’Ivry sur Seine en banlieue parisienne, Nicolas se consacre à la peinture de chevalet, la gravure, le dessin, la sculpture. Le jardin de son pavillon est constellé de sculptures représentant souvent des figures marquantes de l’émigration russe de la « troisième vague »
Nicolas a édité lui-même sur une presse à bras plus d’une centaine de livres d’artistes consacrés à : Boulat Okoudjava, Vladimir Vissotsky, Vassili Axionov, Maximov, Siniavski, Soljenitsyne, Brodsky, Tarkovski, Lifar, Rostropovitch et tant d’autres. Il a également croqué les derniers représentants de l’émigration blanche encore en vie (Irina Odoevtseva ou Zinaida Schakhovskoi). Des livres de souvenirs, des statistiques sur la Russie d’avant la révolution comme une compilation de données disparates rappelant les tracts dadaïstes, des poèmes entrecoupés de signes et de dessins à l’encre grasse. Il a beaucoup édité les poèmes de son ami de longue date, le poète tchouvache Guennadi Aïgui, ami de Pasternak et mort en 2006 à l’âge de 71 ans, un des plus grands poètes contemporains écrivant en langue russe. On lui doit de nombreuses séries de dessins consacrées aux clochards de Paris, tracés en quelques traits de fusain. Ses oeuvres figurent au Musée Picasso à Paris. Il a offert une cinquantaine de portraits de Vladimir Vissotsky au musée du chanteur à Moscou.
A toutes les réunions de l’émigration russe à Paris on remarque Nicolas assis dans un coin avec son cahier à dessin, traçant le portrait de l’orateur, ou de quelqu’un dans la salle. Il accumulé ainsi des milliers de croquis qui représentent un trésor inestimable pour tout chercheur passionné par la vie de l’émigration russe dans les années 1970-80.
Pendant de longues années Nicolas fut illustrateur à la Pensée russe du temps où ce journal était le porte-voix de l’émigration russe en Europe occidentale. Il y publia en 1982 "Les récits d'un peintre"
Nicolas a trouvé ce tableau peint en 1977 au Marché aux Puces de Vanves à Paris en mars 2010. Sa première impression en voyant le tableau fut la surprise, il pensait que l’auteur de la toile avait copié son style ! Puis il réalisa qu’il en était l’auteur et qu’il l'avait oubliée. Elle fut peinte lors d’un de ses voyages en Espagne et titrée « Catalogne rouge ».
Je croise souvent Nicolas aux puces où nous recherchons tous les deux des livres, des photos et des archives de l’émigration russe en France (la collection de Nicolas est très importante). Je l’ai rencontré quelques minutes après qu’il ait acheté le tableau et il me l’a offert pour ma collection.
14:47 Publié dans Dronnikov Nicolas, Peintres, Sculpteurs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : dronnikov, art, russie, emigration russe, littérature | Facebook
Commentaires
Bonjour,
merci pour le partage.
J'aime beaucoup cette toile, "Catalogne rouge".
Bien à vous,
Olivia Kroth
Écrit par : olivia | 06 juin 2010