Carte postale inédite de Nina Berberova au poète Vladimir Smolensky
"Мне часто снится город похожий на Антверпен,
на Гётеборг похожий." И это Гётеборг из коего шлю привет вам всем, милым друзьям и Т.И (Таися Ивановна, жена В. Смоленского)
Видела пороход уходящий в Капштадт, можно было уехать, поступив прачкой но тогда как же четверги у Померанцева?? Не уехала. Нина
"j'ai souvent rêvé d'une ville ressemblant à Anvers,Ressemblant à Goteborg" Et c'est de Goteborg que je sous salue, vous, tous mes chers amis et T.i.
J'ai vu un paquebot en partance pour Le Cap, j'aurais pu partir, travailler comme blanchisseuse mais alors que deviendraient les soirées chez Pomerantsev ?? Je ne suis pas partie
Nina
Notes :
T.i Taissia Ivanovna, femme du poète Vladimir Smolensky).
Кирилл Дмитриевич Померанцев (1906–1991) был одним из замечательных поэтов Русского Зарубежья, фигурой колоритной и неординарной
Poème de Nina Berberoca daté de 1949 dont est tiré le début de sa carte postale.
Le rêve
Сон
Мне часто снится город
Похожий на Антверпен,
На Гётеборг похожий.
С холмов бежит трамвай
По шумному бульвару,
В порту стоит корабль,
И музыка играет
В нарядном ресторане.
Я медленно вхожу
В какой-то кабачок
Под вывескою синей;
Два человека бойко
Играют на бильярде.
Здесь пахнет пивом, рыбой,
И кое-кто танцует
Под звуки граммофона.
А на стене висит
Портрет дагерротипный:
Усатый и надменный
Изображен моряк.
Должно быть, дальних стран
Отважный посетитель —
На нем сюртук и орден,
И пышной лавальеры
Уже столетний бант.
Спускается туман,
Кончается веселье,
И смотрит капитан
На тихое похмелье.
Стучит бильярдный шар
И попадает в лузу,
Склоняется душа
К таинственному грузу.
Откуда и куда
Везли его по морю?
Поможет он едва
Хроническому горю.
Я выхожу. Всё так,
Как я любила это:
Далекий мол, и мрак,
И блеск ночного света.
Остаться здесь, всегда
Неузнанной, свободной…
Корабль уходит вдаль,
И плещется вода.
Сегодня снова снился
Похожий на Антверпен,
На Гётеборг похожий,
Давно знакомый город.
О, как спешила я
В приморский кабачок,
Где два матроса бойко
Играют на бильярде.
И я спросила их:
Кто этот важный, толстый
На стенке капитан?
Быть может, я… Но нет:
Он был бездетен, холост
И умер далеко,
Потомства не оставив.
А если были жены,
А если были дети,
То где-нибудь совсем
В невероятных странах,
Которые не снятся,
Которых больше нет.
В каком-нибудь порту,
Названье изменившем,
В каком-нибудь углу
Вселенной, потонувшем…
1949
]]>Tract pour un spectacle musical donné, le 11ème "Lundi musical", le 8 avril 1973 dans le célèbre cabaret cave du "Chien errant" à Saint-Pétersbourg, Place Mikhailovsky au numéro 5. La vignette a été dessinée en 1912 par Mstislav Doboujinsky.
Ce cabaret, ouvert en décembre 1911 devint très vite un lieu d'échanges littéraires, musicaux et artistiques célèbre dans la ville.
Vsevolod Meyerhold, Nikolaï Evreïnoff, Serguei Soudeikine, Mstislav Doboujinsky, Anna Akhmatova, Nicolas Goumilev et beaucoup d'autres artistes, écrivains et poètes le fréquentent régulièrement.
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]]>Alexandre Pogoretsky (1926-2005), ancien élève des cadets de Versailles.
Portrait peint par une de ses amies, Mad, le 28 octobre 1950.
Alik Pogoretsky se destinait à une carrière artistique après des études aux Beaux-arts de Lausanne. Il devint par la suite agent d’assurance pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Alexandre Pogoretsky était paroissien à l’église de la Présentation de la Vierge au Temple, au 91rue Olivier de Serres à Paris 15ème.
Il est enterré au cimetière russe de Sainte Geneviève des Bois près de Paris.
Kamil Tchalaiev a consacré une vidéo à Alexandre Pogoretsky (1926 -2005) sur son site . Voici son introduction en anglais
"When Alex Pogo was young, he's try to be artist-peinter...
When Alex Pogo was young, he's try to be artist-peinter, learned plastic-arts in Lausanne Beaux-Arts Academie and worked picturs arround 1947-1952. Finally, his mother exigence made cancel this activity and Alexandre insalled him like insurance agent in Paris, until pension. Then, I meet him in Paris on 1989, in Virgin presentation church (Constantinople exarhat), hi helped frequently me and my family. I shoot this sequence under "diploma" work, on 16mm visual anthropology, in Ecole pratique des Hautes études, Sorbonne, Paris, 1997. Alexandre Pogoretzky walk on russian-french cemetery Saint Genviève des Bois. Rare movie, Pogo in whole capacity of his memory, religious practice in honor of russian soldiers, from Gallipoli etc. His tomb is now at the same cemetery. Memoire éternelle à Alex Pogo (1926-2005)."
Nicolas Egorovitch Dronnikov, né dans un village de la région de Toula en 1930, a émigré de Russie en 1972. Il a vécu à Moscou de 1932 à 1972. A l’âge de 17 ans il entre à l’école de peinture 1905 qu’il ne termine qu’en 1957 à cause de son service militaire de 5 ans en Sibérie. Il étudie ensuite à l’Académie Sourikov des Beaux Arts de Moscou puis enseigne la peinture à l’Institut pédagogique de la capitale jusqu’à son départ à Paris. Il participe à Moscou au groupe de peintres informel, "Les classiques".
Installé dans son pavillon d’Ivry-sur-Seine en banlieue parisienne, Nicolas se consacre à la peinture de chevalet, la gravure, le dessin, la sculpture. Le jardin de son pavillon est constellé de sculptures représentant souvent des figures marquantes de l’émigration russe de la « troisième vague »
Nicolas a édité lui-même sur une presse à bras plus d’une centaine de livres d’artistes consacrés à : Boulat Okoudjava, Vladimir Vissotsky, Vassili Axionov, Maximov, Siniavski, Soljenitsyne, Brodsky, Tarkovski, Lifar, Rostropovitch et tant d’autres. Il a également croqué les derniers représentants de l’émigration blanche encore en vie (Irina Odoevtseva ou Zinaida Schakhovskoi). Des livres de souvenirs, des statistiques sur la Russie d’avant la révolution comme une compilation de données disparates rappelant les tracts dadaïstes, des poèmes entrecoupés de signes et de dessins à l’encre grasse. Il a beaucoup édité les poèmes de son ami de longue date, le poète tchouvache Guennadi Aïgui, ami de Pasternak et mort en 2006 à l’âge de 71 ans, un des plus grands poètes contemporains écrivant en langue russe. On lui doit de nombreuses séries de dessins consacrées aux clochards de Paris, tracés en quelques traits de fusain. Ses oeuvres figurent au Musée Picasso à Paris. Il a offert une cinquantaine de portraits de Vladimir Vissotsky au musée du chanteur à Moscou.
A toutes les réunions de l’émigration russe à Paris on remarque Nicolas assis dans un coin avec son cahier à dessin, traçant le portrait de l’orateur, ou de quelqu’un dans la salle. Il accumulé ainsi des milliers de croquis qui représentent un trésor inestimable pour tout chercheur passionné par la vie de l’émigration russe dans les années 1970-80.
Pendant de longues années Nicolas fut illustrateur à la Pensée russe du temps où ce journal était le porte-voix de l’émigration russe en Europe occidentale. Il y publia en 1982 "Les récits d'un peintre"
Nicolas a trouvé ce tableau peint en 1977 au Marché aux Puces de Vanves à Paris en mars 2010. Sa première impression en voyant le tableau fut la surprise, il pensait que l’auteur de la toile avait copié son style ! Puis il réalisa qu’il en était l’auteur et qu’il l'avait oubliée. Elle fut peinte lors d’un de ses voyages en Espagne et titrée « Catalogne rouge ».
Je croise souvent Nicolas aux puces où nous recherchons tous les deux des livres, des photos et des archives de l’émigration russe en France (la collection de Nicolas est très importante). Je l’ai rencontré quelques minutes après qu’il ait acheté le tableau et il me l’a offert pour ma collection.
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Ilya Ehrenbourg, 6 nouvelles, maquette constructiviste et illustrations de Lissitsky. Editions Gelikon, Berlin Moscou 1922. Voir ici un autre ouvrage de Ehrenbourg édité chez Gelikon à Berlin
Première édition du second livre de nouvelles de Ehrenbourg édité comme le premier à Berlin. Le thème étant la révolution russe. Ce livre ne fut pas diffusé en URSS et suscita de vives critiques à Moscou.
Ilya Ehrenbourg a vécu à Paris entre 1908 et 1917 puis entre 1921 et 1940.Il mène une vie de bohème, il fréquente le quartier de Montparnasse, la Closerie des Lilas, La Rotonde où se réunissent artistes et écrivains et se lie d'amitié notamment avec Picasso, Blaise Cendrars, Modigliani, Fernand Léger, Max Jacob. Il est connu comme poète dans les années 20. Communiste convaincu il vit et travaille entre l'URSS et l'Occident, correspondant de guerre à l'Etoile rouge, journal de l'armée rouge pendant la seconde guerre mondiale, il est membre du Comité antifasciste juif et l'un des maîtres d'œuvre du Livre noir, recueil de témoignages sur l'extermination des Juifs à l'est.
Pendant toute la période stalinienne, il réussit à se maintenir dans une relative indépendance, tout en échappant aux purges. Pendant la Guerre froide, il contribue à la propagande communiste.
Le 19 décembre 1987, le quotidien israélien Maariv annonça qu'Ehrenbourg avait légué ses archives au Mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem, à condition que ce legs soit tenu secret pendant vingt ans après sa mort.
Ehrenbourg fut un très proche ami du poète chilien Pablo Neruda, lauréat du Prix Nobel de littérature, dont il fit la connaissance à Paris et qui lui rendit visite en Union soviétique à de multiples reprises
"Одним из центров “левых” был Эренбург, окруженный всевозмож ными бездомными фигурами, талантливыми и растерянными, среди которых был Борис Поплавский, поэт Валентин Парнах и будущие модные художники: Терешкович, Челищев, Ланской, и поэт Борис Божнев, один из замечательных поэтов моего поколения, сошедший на нет в тридцатых годах из-за тяжелой душевной болезни.
"Берберова Н. Курсив мой"
Первое прижизненное издание второй книги рассказов Ильи Эренбурга, которую он написал весной 1922 г. в Берлине и издал ее там же, как и первую свою книгу рассказов, которая вышла за год до этого. В берлинском издании она вышла в оформлении и с иллюстрациями работы знаменитого Эль Лисицкого, вместе с которым Эренбург тогда выпускал журнал «Вещь». Все «повести» связаны сквозной темой — это снова русская революция.
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