25 mars 2007 | "La troisième commémoration de Pouchkine" de Serge Lifar
Toute petite brochure de Serge Lifar éditée à 10 000 exemplaires à l'occasion du 100 ième anniversaire de la mort d'Alexandre Pouchkine. Tirage très important pour une brochure éditée en langue russe à Paris en 1937.
La brochure est consacrée aux fêtes du centième anniversaire de la mort en duel d'Alexandre Pouchkine, le plus grand des poètes russes mort en 1837. Beau dessin de Jean Cocteau en page de garde imitant les autoportraits de Pouchkine.
La première commémoration avait eu lieu en 1880 au moment de l'édification du monument à Pouchkine à Moscou. La seconde en 1899 pour les 100 ans depuis sa naissance.
"L'être humain porte profondément en soi un sentiment mystique et subconscient. Quiconque ne possède pas d'intimes vibrations est un être pauvre, infécond et demeure fermé aux Mystères de la Vie et de l'Univers. La religion est une extériorisation formelle de cet instinct suprême. Chacun de nous a son dieu, ses idoles et c'est la raison pour laquelle ils sont si nombreux. Autour de Dieu - seul et invisible - l'homme dresse tout un Panthéon de divinités. Eschyle a dit :
-Les dieux sont les sourires de la Divinité; les hommes sont ses larmes.
Nul n'a créé tant de dieux que les Grecs, sages entre les sages. Le plus beau, le plus clair, le plus lumineux de l'Olympe est Apollon, chef des Muses éthérées, Musagète protecteur des Arts.
La Russie a son Dieu, son Apollon : Pouchkine qui, plus inspiré que tout autre a su enflammer le coeur du peuple. Je vénère Pouchkine, animateur de ma vie. Sa sagacité m'enrichit, apporte lumière et bonheur dans mes créations, immatérialise mon effort. Les générations passionnées de Pouchkine deviennent de plus en plus nombreuses et notre joie est grande de voir que notre foi a gagné l'Univers.
Grâce à Pouchkine, les Russes ont leur Parnasse.
Les objets ayant appartenu au poète sont imprégnés d'esprit qu'ils nous communiquent, prenant ainsi figure de symboles et nous enrichissent de tout un passé d'espérances et de larmes, de combats et d'extases.
En voyant les pistolets que Pouchkine et son adversaire braquèrent l'un sur l'autre, n'est-on pas saisi d'émotion comme devant le fauteuil où Molière expira?
Il ya cent ans, le 9 février 1837, était tué dans un funeste duel notre génie national.
Notre but, en réunissant pieusement les manuscrits et les objets familiers de Pouchkine, est de recréer pour le visiteur l'ambiance dans laquelle vécut le poète.
Serge Lifar.
22:45 Publié dans Lifar Serge, Pouchkine Alexandre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : serge lifar, alexandre pouchkine | Facebook